Prêche "je veux me marier. Quels conseils?"

 

 Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Très-Miséricordieux

Beaucoup de gens se plaignent sur un sujet relatif à leur épanouissement dans leur vie de tous les jours. Un sujet qui représente un point de leur actualité. Dieu merci, Il a mis en place pour chaque problème, un remède pour chaque maladie et une issue pour chaque difficulté.

Certaines épreuves ont pour but de nous rappeler de Dieu et se rapprocher de Lui en le suppliant et l'invoquant.

Les jeunes connaissent une crise: la crise du mariage. En effet, nombreux sont ceux et celles qui cherchent mais ne trouvent pas car l'intéressé(e) ne correspond pas à des critères précis. D'autres trouvent et abandonnent en cours de route; brisant ainsi des cœurs. Puis il y a ceux qui désespèrent et recherchent, sans vraiment de ferveur, sur des sites de rencontres.

Dieu créa la femme pour l'homme et l'homme pour la femme {Nous vous avons créé en couple} (Surat 78) dans un but noble {Et parmi Ses signes, c'est qu'Il a crée pour vous, de vous-même, des conjoints afin d'y trouver la sérénité (sakînah) et installé entre vous amour et compassion. Il y a en cela des signes pour des gens qui réfléchissent} (Surat 30)

Combien sont nombreux les jeunes désirant se marier! Ou veulent la stabilité une fois mariés! Ou veulent des enfants une fois mariés! Certes, nous ne sommes pas des spécialistes en matière de relations conjugales, mais nous pouvons apporter une contribution par des conseils et éclaircissements tirés du Coran, des hadiths et de la vie des pieux prédécesseurs.

Ainsi, l'intitulé de ce premier prêche est "je veux me marier". Le prochain prêche sera "je veux un enfant" en évoquant aussi comment être une fois marié(e).

Tant que l'on est croyant, nous devons garder espoir car nous ignorons de quoi demain sera fait, et rien n’est difficile pour Dieu.

Ce qu'il faut savoir, c'est que si c'est dur pour les garçons, ça l'est beaucoup plus pour la fille, c'est pour cela que j'insisterai davantage pour parler de leur cause qui n'est pas évidente de par leur timidité.

Tout d'abord, chacun doit chercher son futur conjoint en se basant sur sa bonne réputation, tout comme l'agriculteur cherche une bonne terre pour cultiver son champs et récolter des fruits de qualité. Cela commence en cherchant de la manière suivante: "je recherche celle/celui qui sera la mère/père de mes futurs enfants". Et normalement, en ayant cette démarche, notre recherche sera totalement différente de ceux et celles qui veulent un "bogoss" ou une "meuf" (excusez ces mots) car ces notions futiles ne mettent l'accent que sur le physique et non le cœur et l'éthique.

Consultez vos parents, malgré la difficulté qui y réside, ainsi que vos amis de confiance s'ils connaissent dans leur entourage des personnes étant en âge de se marier et désirant se marier. Les imams peuvent aussi vous aider.

En revanche, chercher "l'élu(e) d'une vie" dans une salle de danse (mariage, etc.), les t'chats, les sites de rencontres, etc. ne sont pas des solutions sérieuses et fiables.

[D'ailleurs, j'aimerais dire qu'il serait bon d'inverser les rôles lors des mariages, d'inviter les femmes à midi et les hommes le soir, car lorsque ce n'est pas le cas, nous savons très bien à quoi ressemble ces salles des fêtes, et les femmes ne sont pas seules: prêtes à danser jusqu'au Fajr hélas. Peut-être les mêmes qui se plaignent que l'imam de telle mosquée à été long durant taraweeh pour avoir récité Surat Kawthar. Qu'Allah nous guide]

Jeunes, ne désespérez pas, car le Prophète a dit: "Il y a trois personnes que Dieu aidera sûrement [...] et une personne voulant se marier afin de préserver sa chasteté".

Les parents doivent aller vers leurs enfants et ne doivent pas attendre le contraire: que les enfants proposent aux parents "que pensez-vous de lui/elle?" Car il est naturel que la plupart sera gênés(es) et timides, à quelques exceptions près. Mais cela concerne notre époque et ses faiblesses.

Alors que du temps des meilleurs créatures, la situation était différentes.

Voici, par exemple, la fille d’Omar Ibn Khattab: Hafsa. Marié au compagnon Khunays Ibn Hudhafa, ce dernier succomba à ses blessures suite à la bataille de Badr. Peiné par la situation de sa fille frappée par le veuvage malgré son jeune âge, il se mit à la recherche de celui qui pourrait être son futur gendre. Pas besoin de chercher le soleil à midi, comme on dit. En toute simplicité, il alla voir Othman Ibn Affan tout juste veuf, car il vient de perdre Roqaya fille du Prophète. Othman lui dit: "laisse-moi réfléchir!" Quelques jours plus tard, il lui dit: "J'ai bien réfléchis et je ne veux pas encore me (re)marier". Il rencontra, par la suite, Abou Bakr. Ce dernier ne réagit pas à la proposition d’Omar et ne lui répondit pas. Omar s'en alla et dit: "j'en voulais plus à Abou Bakr qu'à Othman!" Puis il alla se plaindre auprès du Prophète, et le Messager de Dieu lui dit: "Hafsa se remariera avec mieux que Othman. Et Othman se remariera avec mieux que Hafsa". Omar n'a pas compris cette belle parole tellement il était inquiet pour sa fille. Par la suite, le Prophète épousa Hafsa et Omar eut le grand privilège de l’alliance familiale avec le Messager de Dieu. Quant à Othman, le Prophète le remaria avec son autre fille Oum Kalthoum. Depuis ce jour, Othman fut surnommé « Dhu Nurayn » (celui aux deux lumières). C’est là qu’Abou Bakr alla donner des explications à Omar car il sut qu’il lui en voulait : « Si je n’ai pas répondu a ta demande c’est parce que le Prophète a parlé d’elle pour lui-même et je ne voulais pas dévoiler le secret du Prophète, et s’il ne l’avait pas voulu, je l’aurais accepté ».

Hafsa, comme vous avez pu le voir, n’est pas allé à la recherche ni attendu que « le prince charmant » vienne toquer à la porte.

Et ce qu’a fait Omar, est identique à ce qu’à fait, quelques années plus tard, le savant prédécesseur Saïd Ibn Al Musayyib lorsqu’il a marié sa fille à son élève Abdellah Ibn Abi Wada’a.

Abdellah raconte son histoire merveilleuse : « J’assistais aux cours de Saïd sans cesse, mais il fallait que je m’absente plusieurs jours. A mon retour, il me demanda où j’étais, je lui répondis : « mon épouse est décédée et je me suis occupé d’elle » […] Il reprit : « t’es-tu remarié entre-temps ? ». Je lui dis : « Miséricorde sur toi ! Et qui voudrait de moi alors que je n’ai que 2 dirham ou 3 ?! » Il répondit : « Moi ! ». Je remerciais alors Dieu et priais sur le Prophète. Je ne savais que faire tellement la joie m’envahissait, et je me mis à réfléchir comment emprunter de l’argent. Après la prière du Maghreb, je suis entré chez moi pour me reposer car je jeûnais et j’ai posé mon repas : du pain et de l’huile, quand soudain, on frappa à ma porte. Qui est la ? « C’est Saïd ! » Me dit-on. Je me mis à consulter dans ma mémoire tous les Saïd que je connaissais…en ouvrant la porte, c’était Saïd Ibn Al Mussayib. Alors que cela fait 40 ans qu’il ne cheminait qu’entre chez lui et la mosquée. Je lui dis : « Pourquoi n’as-tu pas envoyé de messager pour que je vienne me déplacer pour toi ?! » Il me dit : « C’est plutôt à moi de venir te voir car tu étais célibataire et te voici maintenant marié, et je ne voulais pas que tu passes la nuit seul. Voici ton épouse ! » Elle était derrière lui, et en entrant, elle tomba par timidité et je cachais mon repas pour qu’elle ne voit pas la pauvreté dans laquelle je vis. Puis je suis monté sur le toit de la maison et interpellé mes voisins leur disant que Saïd Ibn Al Mussayib m’a marié à sa fille et qu’il vient de me l’apporter, face à la surprise et au prestige de la fille de mon cheikh, je demandais à ce que l’on informe ma mère. Les voisins vinrent féliciter la mariée et ma mère arriva. Elle me dit : « Mon visage est interdit pour toi si tu t’approches d’elle avant que je ne te l’embellisse durant 3 jours ». Suite à quoi, j’ai vu une femme très belle, qui connait le Coran par cœur, les hadiths et les droits du conjoints […] Pour lire davantage sur cette belle histoire, je vous renvoie au livre d’Abou Nou’aym intitulé  Hilyat Al Awliya.

Les parents doivent chercher pour leurs enfants si ces derniers rencontrent des difficultés, les aider dés qu’ils ont atteint l’âge du mariage et dés qu’ils sont prêts à se marier. Les parents peuvent orienter, de par leur maturité, recul et leur vision à long terme, car parfois l’amour des enfants rend aveugle. Mais si leurs enfants viennent avec une bonne intention, un cœur pur, voulant obéir à Dieu et au Prophète et qu’ils rencontre des parents leur mettant des bâtons dans les roues, exigeant que le/la prétendant(e) soit arabe, berbère, blanc(che), riche, banquier, grand, cousin(e), blond(e), etc. Désobéissant ainsi au Prophète qui a dit : « Si quelqu’un, dont vous êtes satisfait de sa religion et son éthique, vient demander en mariage, mariez-le. Si vous ne le faites pas, une grande sédition éclatera et un grand désordre ». De plus, Dieu dit : {Ô Hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux…} (Surat Hujurat). D’ailleurs, l’histoire du mariage entre cousins-cousines n’est pas forcément une garantie et un signe de confiance, ni même un moyen de fortifier les liens familiaux car il est tout à fait possible de fortifier ces liens autour d’un verre de thé, par exemple.

 Bref, les parents doivent savoir que s’ils ferment volontairement et sans excuse valable, la porte du mariage, ils auront alors ouvert la porte du vice et de la fornication.

Que dire face à la prière faite par Yussuf suite aux désirs des femmes {Seigneur ! Je préfère la prison à ce à quoi elles m’appellent. Et si Tu ne m’éloignes pas leurs ruses, je vais pencher vers elles et être parmi les ignorants} (Surat Yussuf).

Je termine ce prêche en citant quelques solutions pour ceux et celles qui désirent se marier.

1)      Beaucoup dire Astaghfir Allah. Le Messager de Dieu a dit : « Celui qui augmente la demande de Pardon (Istighfar), Dieu lui trouvera pour chaque soucis un réconfort, pour chaque épreuve une issue et lui donne sa subsistance là où il ne s’y attend pas »

2)      Faire l’invocation de la détresse (cf. La citadelle du musulman n°122)

3)      Faire une invocation (du’a) en étant sûr que Dieu va exaucer notre vœu. Ne pas invoquer en ayant le doute. Et l’une des meilleures périodes pour que ces invocations soient exaucées est le dernier tiers de la nuit car Dieu dit en ce moment : « Y a-t-il un prieur pour que je lui exauce sa prière ? Y a-t-il un demandeur pour que je lui donne ? Y a-t-il quelqu’un qui demande Mon pardon afin que je lui pardonne ? » (Hadith Qudssi)

4)      Ne forcez pas le destin. Si vous êtes intéressé par une personne et que cette dernière ne veut pas de vous, cela est peut-être un bien. Dieu dit : {Il se peut que vous aimez quelque chose alors que c’est un mal pour vous…} (Surat Al Baqara)

5)      Faire la prière de consultation (cf. La citadelle du musulman n°74) lorsque tu penses qu’une femme pourrait te convenir, ou si un homme est venu demander votre main. Le Prophète a dit : « N’est pas perdant celui qui consulte Dieu. Et ne regrettera pas celui qui demande l’avis des gens »

6)      Orientez-vous vers vos parents ou proches, vos imams, s’ils connaissent des personnes voulant se marier

7)      Evitez de chercher dans les salles où les femmes dansent avec les hommes, les réseaux sociaux ou les sites de rencontres; cela n’est pas fiable car fondé sur le faux (maquillage, etc.) et le virtuel.

8)      N’imitez pas les acteurs des séries turques, mexicaines, égyptiennes ou Hollywoodiennes, car les protagonistes ne sont que des acteurs. N’oubliez donc pas de revenir à la réalité. C’est pour cela que beaucoup échouent dans leurs recherches car ils/elles calquent leur vie à celles des acteurs.

9)      De là, ils/elles deviennent exigeant(e)s dans leurs critères : la personne doit être riche, belle, drôle, etc. Ne soyez pas exigeants. Et comme disait une vieille femme : « Jeunes ! cherchez une personne simple qui préserve votre chasteté »

10)    Faites une bonne action sincère pour plaire à Dieu seul, par exemple donner une aumône à une association caritative, faire les courses pour quelqu'un, nettoyer la mosquée de fond en comble: mais que ce ne soit que pour plaire à Dieu, non pour acquérir des éloges. Pour parler français, faites une bonne action. Puis, faites-la suivre aussitôt d’une invocation spécifique : celle du Prophète Moïse. En effet, Dieu dit :

{Et lorsqu'il se dirigea vers Madyan, il dit : "Je souhaite que mon Seigneur me guide sur la voie droite".

Et quand il fut arrivé au point d'eau de Madyan, il y trouva un attroupement de gens abreuvant [leur bêtes] et il trouva aussi deux femmes se tenant à l'écart et retenant [leurs bêtes]. Il dit : "Que voulez-vous? " Elles dirent : "Nous n'abreuverons que quand les bergers seront partis; et notre père est fort âgé".

Il abreuva [les bêtes] pour elles puis retourna à l'ombre et dit : "Seigneur, j'ai grand besoin du bien que tu feras descendre vers moi".

Puis l'une des deux femmes vint à lui, d'une démarche timide, et lui dit : "Mon père t'appelle pour te récompenser pour avoir abreuvé pour nous". Et quand il fut venu auprès de lui et qu'il lui eut raconté son histoire, il (le vieillard) dit : "N'aie aucune crainte : tu as échappé aux gens injustes".

L'une d'elles dit : "Ô mon père, engage-le [à ton service] moyennant salaire, car le meilleur à engager c'est celui qui est fort et digne de confiance".

Il dit : "Je voudrais te marier à l'une de mes deux filles que voici, à condition que tu travailles à mon service durant huit ans…} (Surat Al Qassas)

Essayez donc cette invocation étonnante et vous aurez de bonnes surprises, si Dieu le veut.

Wa Allah A'lam

 

Nourddine. Prêche du Vendredi 25 Octobre 2013